Le legendaire Spitfire

Le légendaire Spitfire

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Son créateur

Reginald J. Mitchell créateur du "Spitfire" était un spécialiste de l'hydravion

Le " Spitfire " est la conception originale de Reginald Mitchell, ingénieur en chef chez Supermarine Aviation à Southampton dont Vickers-Armstrongsrachetales usines en 1928. Entré à Supermarine en 1916 après un stage d'apprentissage, Reginald Mitchell est nommé chef dessinateur en 1919. Mitchell est alors âgé de 24 ans et l'année suivante il devient responsable du bureau d'études. Son intérêt se porte d'abord sur les hydravions à coque puis, vers le milieu de l'année 1920, il se consacre également aux monoplaces de course à deux flotteurs. Il élabore toute une série d'appareils destinés à représenter la Grande-Bretagne lors des épreuves de la coupe Schneider et finalement, le 13 septembre 1931, son S. 6B remporte la coupe Schneider pour la Grande-Bretagne, volant à une moyenne de 548,452 km/h. Peu de temps après, ce même S. 6B porte à 654,985 km/h le record de vitesse pure.

(Le fanatique de l'aviation n°107)

Mitchell tourne ensuite son attention vers la conception d'un monoplace de chasse jour et nuit, armé de quatre mitrailleuses et correspondant au cahier des charges F. 7/30 de l'Air Ministry. Les normes imposées par l'Air Ministry, hélas, anticipent sur les possibilités techniques de cette époque car il n'existe pas alors de moteur pour y répondre et pas un seul prototype mis en chantier, que ce soit chez Supermarine ou chez les concurrents, ne parviendra à décrocher ce marché d'Etat! Le prototype F. 7/30 de Reginald Mitchell, autrement dit le Supermarine Modèle 224 sera le premier des " Spitfire ".

Or, pendant les essais peu concluants du 224, Reginald Mitchell tombe gravement malade. Depuis longtemps, il ne se sent pas bien et juste avant qu'il parte en vacances en compagnie de sa femme, on arrive à le persuader de voir un médecin. Le diagnostic est accablant : Mitchell souffre d'un cancer. Une opération immédiate est nécessaire et durant des semaines, la vie de Mitchell ne tient qu'à un fil. Néanmoins, il se rétablira petit à petit et pourra regagner son domicile. Ce n'est plus l'homme plein d'allant et d'activité d'avant son opération et les docteurs le préviennent que s'il ne prend pas un repos complet et ne mène une vie de semi-invalide, la fin de ses jours surviendra à brève échéance. Cet intermède sera de courte durée car, après certaines conversations et les vacances qu'il passe en Autriche en 1934, il lui apparaît évident que l'Allemagne se prépare à une nouvelle guerre et qu'en particulier elle met au point une force aérienne extrêmement puissante. Mitchell est donc convaincu qu'il doit renoncer à la vie d'handicapé qu'il mène, quelqu'en soient les conséquences, et concrétiser les idées qu'il a, relatives à un chasseur monoplace destiné à la défense de la Grande-Bretagne. Il retourne à son travail, très diminué physiquement mais mentalement plus vif et alerte que jamais ! Il va lui falloir lutter non seulement contre le temps, fait auquel il est habitué depuis qu'il s'est mis à dessiner des avions pour la coupe Schneider, mais aussi contre le destin car il se rend parfaitement compte qu'il peut disparaître à n'importe quel instant.

En dépit de ses graves problèmes de santé, Mitchell s'acharne à vouloir réaliser l'avion de ses rêves. De sa table à dessin surgit touteune lignée de projets qu'ilne cesse de raffiner et sur lesquels deux faits nouveaux auront un important impact : l'apparition du moteur Rolls-Royce PV-12 dont on espère tirer plus de 1 000 chevaux et la décision d'incorporer huit mitrailleuses dans les ailes ; ainsi devait naître le Supermarine 300, le prototype du " Spitfire " définitif.

(Le fanatique de l'aviation n°107)

Reginald Mitchell ne devait pas vivre assez longtemps pour voir le " Spitfire " entrer en service dans la Royal Air Force ; de plus, dès que le gros oeuvre de ce chasseur est terminé, il se met à dessiner un bombardier quadrimoteur répondant aux normes B. 12/36 de l'Air Ministry. Il travaille avec acharnement à établir les plans de base de ce bombardier Supermarine 316 quand survient l'heure fatale. Il doit cesser toute activité, sa santé se détériorant rapidement et le 11 juin 1937, il, meurt âgé seulement de 42 ans. Le développement du bombardier se poursuivra jusqu'en 1940, moment ou le Supermarine 316 sera abandonné, les deux premiers modèles ayant été détruits au cours d'un raid allemand sur Southampton.

La personnalité de R. J. Mitchell restera toujours liée au " Spitfire " dont le rôle fut prédominant dans la survie du monde libre. Plusieurs fondations ont été créées en sa mémoire : bourses annuelles d'étude de mécanique aéronautique centre de jeunes " Mitchell " dans sa ville natale, Stoke-on-Trent conférences périodiques au Royal Aéronautical Society et plus récemment, le Musée R.J. Mitchell à Southampton qui abrite un " Spitfire ", un des Supermarine S. 6A ayant participé à la Coupe Schneider ainsi que de nombreux documents et photos illustrant l'œuvre de Mitchell.

Chez Supermarine, à Mitchell succédera Joseph Smith, autre brillant créateur qui, durant de nombreuses années, avait occupé la place de chef-dessinateur. Si le " Spitfire " se maintint à l'avant-garde au cours de la guerre 1939-1945, c'est en grande partie à cause des travaux et recherches de J. Smith sans, bien sûr, oublier le rôle de Rolls-Royce qui au départ a fourni les fameux moteurs Merlin puis le Griffon, augmentant sans cesse la puissance de ses moteurs au cours des années.